« On distingue deux chartriers, celui de la famille de Gouvello de Keriaval, et celui de la famille de Sérent, qui sont classés séparément et forment les deux premières parties de l'inventaire. La troisième partie est constituée par un ensemble de documents concernant deux familles installées dans la paroisse de Locmalo, les Le Moign et les Danion, dont il n'a pas été possible de déterminer le lien avec les deux premiers fonds. La quatrième et dernière partie rassemble les papiers « divers », n'ayant apparemment aucun rapport avec les archives de Kerlévenan. À cet inventaire d'archives, s'ajoute une cinquième partie, concernant les plans et dessins du château de Kerlévenan, élaborés aux XVIIIe et XIXe siècles, dont le classement et l'inventaire ont été réalisés par Monique et Françoise Mosser (directeur des services d'Archives du Morbihan jusqu'en avril 1979).
Les documents intéressant la famille principale ont été placés en tête, puis ceux concernant les familles alliées, par ordre chronologique d'alliance. À la suite de chaque famille alliée, on trouve les seigneuries et terres apportées par celle-ci à la famille principale.On aurait pu grouper d'une part les papiers de famille, et d'autre part, les documents concernant les biens, mais, cette solution a été choisie en raison de la nature des documents, qui proviennent le plus sauvent de successions et où. l'on conserve peu de traces écrites de la gestion de ces terres après leur réunion aux propriétés de la famille principale.
À l'ordre chronologique des alliances correspond ainsi l'ordre chronologique d'acquisition des biens. Chaque famille constitue en quelque sorte un fonds distinct.
On n'a placé après la famille principale que les terres les plus anciennement possédées par celle-ci, ainsi que les acquêts – par exemple la maison de Keralier achetée par la famille de Sérent en 1752.
Les généalogies des familles, ainsi que pour les terres, les listes des titulaires successifs des seigneuries ont été reconstituées à chaque fois que les documents le permettaient. Elles ne sont pas complètes et n'ont pour but que de faciliter la lecture de l'inventaire.
On a établi un inventaire analytique, assez détaillé, en raison de la diversité des papiers et de l'état initial dans lequel ils se trouvaient, nécessitant de les consulter pièce à pièce.
À l'intérieur de chaque famille, les documents sont classés par branche, par génération et par personne. Chaque branche est classée par ordre chronologique. Toutefois la branche de Keriaval, qui n'est pas la plus ancienne, a été mise en tête car c'est d'elle qu'émanent ces archives. À chaque génération, les cadets ont été placés immédiatement après leur frère aîné.
Pour les seigneuries, l'ordre interne adopté est le suivant :
d'abord les documents généraux – aveux – et concernant l'ensemble de la seigneurie – prisage, vente ou bail de la seigneurie toute entière, puis les métairies, puis les tenues, par ordre alphabétique de commune, et éventuellement les moulins, les marais, les maisons, et tout à fait à la fin les procédures.
Pour plus de clarté, on a restitué l'orthographe utilisée de nos jours, sauf quand les noms de lieux-dits cités dans les textes ont disparu : un index des noms de personnes, lieux et matières en fin de volume complète cet inventaire.
Une partie de ces archives avait été classée et dotée de deux inventaires anciens :
- les titres de noblesse de la famille de Gouvello : de volumineux dossiers – en général des copies – avaient été constitués pour la Réformation de la noblesse sous Louis XIV (1668-1671). Ils furent classés en 1779 par Bernard Chérin, généalogiste et historiographe des ordres du roi, lorsque Gervais de Keriaval se présenta aux pages de la Grande Écurie du roi .
On a respecté l'ordre et la forme de ce classement et l'inventaire établi par Chérin (31 J 8-31 J 18), et on a constitué un complément pour les documents qu'il n'avait pas utilisés, ainsi que ceux qui lui étaient postérieurs (31 J 19-31 J 174).
- les titres de propriété des seigneuries de Kerhart et Kerlen ont également été inventoriés en 1682 . Sur les 232 actes mentionnés dans ce registre, allant de 1389 à 1634, 57 n'ont pu être retrouvés. Il reste toutefois 175 pièces, souvent les plus anciennes, parmi lesquelles beaucoup d'originaux, qui constituent un fonds exceptionnel.
L'ordre adopté pour ce classement au XVIIe siècle distingue quatre parties, dont la première concerne « l'acquisition de quelque héritage et droit réel », la deuxième « l'acquisition ou l'affranchissement de quelque rente », la troisième « la pocession ou la continuation de quelque propriété », et la dernière « tous les actes indiférans dont les uns sont absolument inutiles, et dont les autres servent d'instruction ».
Á l'intérieur de chaque partie, les documents se trouvent dans un ordre simplement chronologique.
De plus, ces actes n'intéressent pas uniquement les terres de Kerhart et Kerlen. Il. s'agit en fait des archives de la famille Droillart au XVe siècle, et de leurs héritiers au XVIe siècle, qui concernent toute la paroisse de Sarzeau et même plusieurs autres paroisses. Il fallait toutefois respecter ce classement, en raison de l'intérêt des notices de chaque pièce, très complètes, et pour garder la cohérence de cet ensemble d'actes, dont un autre classement n'aurait peut-être pas rendu compte. Un complément a été constitué pour les pièces plus récentes (31 J 308-320).
Une fois ce travail de mise en ordre effectué, on peut constater que ce fonds présente de nombreuses lacunes, dues en partie, probablement, à des destructions volontaires.
Les documents d'intérêt généalogique ont en effet été soigneusement conservés et partiellement classés : dossiers de Réformation de la noblesse, contrats de mariage, partages. Il subsiste peu de papiers personnels et de correspondance avant la fin du XVIIIe siècle.. On trouve également peu de documents présentant un intérêt économique. Dans les archives-concernant les biens, seuls ont été conservés, souvent, les papiers successoraux, de propriété, mais aucun témoignage de la gestion des terres après leur acquisition : très peu d'aveux, de baux, d'acquêts, de rôles rentiers, de procédures.
Il est probable qu'un tri a été effectué, au détriment d'archives considérées comme « inutiles ». », Yolaine Forget, Les Archives du château de Kerlévenan (XIVe-XIXe siècles), mémoire de maîtrise..., p. 1-3.